Vivendi rebondit après le départ du président du directoire

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Cours au 31/07/12 : 15.495 €

Au début du mois de mars, l’action a perdu fortement de la valeur passant de 16.32 € à 13.54 €. Elle est ensuite restée à un faible niveau jusqu’au mois de juin, atteignant son plus bas depuis avril 2003. La tendance est globalement haussière depuis le 5 juin.

Environnement

Vivendi est un groupe français parmi les leaders mondiaux de télécommunication et de médias. La télécommunication, qui regroupe la téléphonie et l’accès internet, notamment avec SFR et Maroc Telecom, est la première activité du groupe qui représente 56.6 % du chiffre d’affaires. Les médias, qui regroupent la télévision (Canal +), la musique (Universal Music) et les jeux interactifs (Activision Blizzard), composent le reste de l’activité.
Les marchés sur lesquels opère le groupe sont relativement matures, ce qui ne permet pas de perspectives importantes de croissance. L’industrie de la musique est marquée par la baisse de la demande de CD, la dématérialisation du média et le piratage. De plus, l’arrivée de Free Mobile perturbe le secteur de la téléphonie mobile, auquel le groupe doit s’adapter.

Actualités

Le 28 juin dernier, le président du directoire, Jean-Bernard Lévy, a quitté le groupe Vivendi après dix ans de présence du fait de divergences stratégiques avec Jean-René Fourtou, président du conseil de surveillance de Vivendi. Le groupe a engagé une revue de sa structure qui devrait engendrer des cessions de filiales.
Vivendi étudie la cession de l’opérateur de téléphonie brésilien GVT. Cette filiale à fort potentiel de croissance pourrait rapporter entre 7 et 8.5 milliards d’euros. Universal Music Group souhaiterait, de son côté, se séparer de Virgin Record afin d’accroître ses chances de racheter la division de musique enregistrée d’EMI Group. Ce rachat avait été annoncé le 11 novembre dernier pour 1.5 milliards d’euros.
Vivendi pourrait également se séparer de sa participation de 61 % dans l’éditeur américain de jeux vidéo Activision Blizzard. Le chinois Tencent Holdings et les américains Time Warner et Microsoft pourraient être les futurs acquéreurs.
L’agence de notation Fitch ne voit pas forcement d’un mauvais œil cette restructuration et conserve sa note de long terme « BBB » ainsi que sa perspective à « stable ». En revanche l’agence Standard & Poor’s a fait part de ses incertitudes concernant ce projet mais maintient ses notes de long terme (BBB) et de court terme (A-2). En cas d’abaissement d’un cran de la note, Vivendi se retrouverait à une marche de la catégorie « spéculative ».

Analyse financière

Le chiffre d’affaires de Vivendi était en augmentation jusqu’en 2010, il a ensuite stagné à 28.8 milliards d’euros. Au premier trimestre 2012, le chiffre d’affaires recul de 0.9 %, mais connaît une augmentation de 1.7 % hors Activision Blizzard.
Le résultat net part du groupe a fortement chuté en 2009, passant de 2.6 à 0.8 milliards d’euros, en 2011 il a retrouvé son niveau de 2008. Au premier trimestre 2012, il perd 60 % en glissement annuel à 697 millions d’euros. Le résultat opérationnel ajusté a baissé de 4.9% à 1.62 milliard, mais augmenté de 1.9% hors Activision Blizzard.
Le ratio d’endettement a décollé en 2011 (+84 M à 56.21), la rentabilité financière progresse de 12.5 à 16.89, tandis que la marge opérationnelle passe de 16.87 à 19.72.

Gouvernance

Vinci est un groupe très peu internationalisé, il réalise 58.3 % de son activité en France et 11 % dans le reste de l’Europe. Les États-Unis (10,7%), le Maroc (7,5%) et le Brésil (5,3%) sont les principaux pays partenaires.
Concernant les dividendes, les versements sont passés de 0.60 € en 2004 à 1.40 € en 2008. Ils ont ensuite stagné avant de repartir à la baisse à 1.00 € en 2011. Les analystes ne prévoient pas d’amélioration pour les deux prochaines années.

Conclusion

Depuis le départ du président du directoire à la fin du mois de juin, le groupe suit une restructuration. Certains actifs comme GVT ou Activision pourraient être cédés prochainement ; une scission du groupe entre télécoms et médias pourrait également survenir dans les prochains mois. Le but de cette opération est de réduire la décote entre la valeur de Vivendi en Bourse et celle-ci de la somme de ses actifs pris un par un.
Le bénéfice par action devrait rester faible autour de 2 euros les deux prochaines années tandis que le rendement est attendu à 6.49 % en légère augmentation. Le PER, qui représente la cherté de l’action, devrait augmenter d’un point à 7.73. Ces prévisions sont plutôt pessimistes du fait de la situation actuelle du groupe.
Le conseil est l’achat de l’action qui est actuellement dans une bonne dynamique de croissance.

Colin Rousselot

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