1 dollar = 80,34 yens
Les cours de l’USD/JPY s’affichent en hausse à 80.24yens, soit une augmentation de 0.23% en ce début de journée. Le taux spot est globalement haussier depuis vendredi après avoir chuté de 81 à 80,1 yens en deux jours.
Actualités
Jeudi, les revendications des allocations chômage sont passées de 430K à 414K, une baisse plus forte que prévue car on attendait un chiffre à 420K. L’indice des prix à la consommation (IPC) a augmenté de 0,1% pour se placer à 0,3%. Vendredi, le Michigan Consumer Sentiment Index est passé de 74,3 à 71,8. Cet indice mesure la confiance des consommateurs dans l’économie. Du côté de l’archipel, les exportations ont baissé de 10,3% alors que le consensus attendait un recul de 8,4%. Les importations ont augmenté de 12,4% notamment à cause de la hausse de la demande en gaz et pétrole brut. Enfin, le déficit commercial du Japon, apparu aujourd’hui, s’affiche à -0.47T au lieu des -0.54T attendu.
Macroéconomie
Les indices importants de la semaine passée plaident en faveur de la valorisation du dollar. En effet, la consommation des ménages américains pourrait repartir à la hausse suite aux bons résultats sur le marché du travail. De plus, la baisse des demandes d’aides sociales indiquent un renforcement du recrutement ce qui confirme les tendances de ces dernières semaines. L’IPC (hors alimentation et énergies) est passé de 0,1% à 0 ,3% en deux mois. L’indice n’avait pas atteint cette valeur depuis deux ans. Or, pour contenir cette hausse de l’inflation, la FED pourrait relever ses taux d’intérêts et attirer ainsi les investisseurs étrangers. La demande de devise américaine augmenterait alors. Enfin, il semblerait que l’économie américaine se relève lentement, aidé par les récentes tensions concernant la crise grecque.
Il y a, en revanche, peu de signes rassurants concernant l’économie nippone à l’heure actuelle. En effet, 30% de l’énergie japonaise provient du nucléaire or, seulement 17 des 54 réacteurs fonctionnent en ce moment. On peut donc s’attendre à des défaillances et des pénuries dans les grands secteurs industriels comme la sidérurgie et l’automobile. Enfin, la hausse des importations de gaz et de pétrole brut confirment les risques de crise énergétique et de spéculations sur la monnaie nippone.
Analyse théorique
La balance commerciale reflète la capacité d’indépendance économique d’un pays. Aussi, une forte demande extérieure de produits nationaux permet la hausse des exportations. Pour cela, les acheteurs doivent convertir leur monnaie en devise nationale ce qui valorise cette dernière. De plus, la hausse des exportations n’est possible que par l’augmentation de la production et donc de la demande de main d’œuvre. Ceci rassure d’avantage les investisseurs qui n’hésitent plus à demander de la monnaie nationale. Néanmoins, la situation au Japon est inversée. En effet, la crise énergétique risque de créer une dépendance pour de nombreux biens ce qui dégradera la balance et entrainera une dévalorisation du yen.
Agenda de la semaine
Demain vers 16h, nous connaitrons le nombre de maisons existantes, vendues aux États-Unis, au cours du mois dernier. On prévoit une baisse d’environ 250 000 transactions. Si cette estimation est confirmée, il faut s’attendre à une baisse du dollar américain dans l’après-midi. Cependant, cette tendance peut être corrigée par l’annonce du président de la Fed, Ben Bernanke, concernant la politique monétaire, le lendemain dans la soirée. Jeudi, les chiffres concernant le marché de l’emploi américain ainsi que les ventes de maisons neuves seront connues. Les prévisions plaident pour une baisse de ces indicateurs.
Conclusion
Pour le moment, l’absence de signes rassurants, concernant les perspectives macroéconomiques au Japon, nous orientent vers une hausse du dollar face à la devise nippone. De plus, la crise budgétaire grecque a rappelé que le dollar reste la devise refuge de référence. Cependant, les chiffres de l’emploi et de l’immobilier attendus dans la semaine aux États-Unis devraient corriger momentanément la hausse. Le dollar pourrait alors baisser autour des 80 yens, voire les dépasser.
Vanessa Dreyer et Paul Hirel