En marche vers les Eurobonds ?

Certains pays européens comme la France ou la Belgique souhaitent la mise en place du « project bonds » (Euro-bonds) mais ils se heurtent à l’hostilité allemande à ce sujet. Le « project bonds » correspond à une mutualisation partielle des dettes des pays de l’Union Européenne et à la création des obligations européennes. La mutualisation ne peut être que partielle à cause de l’aléa moral engendré par cette technique car si un pays se finance à 100% par les Eurobonds, il aura tendance à ne plus s’occuper de sa dette et donc de jouer davantage un rôle de « free rider ».

Avantages et Inconvénients
Il existe deux avantages à la mise en place de ces Eurobonds : un accès au crédit plus abordable pour les pays en difficulté et une protection contre les attaques spéculatives. Face à la crise Grèque, le Mécanisme Européen de Stabilité fut le premier pas vers une Europe fédérale et nous a laissé espérer la mise en place d’une mutualisation des dettes.

Le MES emprunte avec la signature et la garantie des meilleurs états (Allemagne, Finlande, Pays-Bas, France) ce qui offre aux pays en difficultés une garantie leur permettant de s’endetter à plus faible coût (environ 4%). Néanmoins, ce fond de soutien n’a pas abouti aux Eurobonds car les pays qui payent de faible taux ne sont pas d’accord. En effet, la mutualisation de leurs dettes avec les autres pays augmenterait le coût du crédit pour ces pays et Jens Weidmann, président de la Bundesbank, est le premier à souligner que ces Eurobonds ne sont absolument pas une garantie de sortie de crise…

Des reformes structurelles avant la mise en place des Eurobonds ?
Milton Friedman fut l’un des premiers à souligner le fait que l’Union Européenne ne respecte pas le critère de mobilité de Mundell et donc dans ce cadre n’apparait pas comme une zone optimale. Cette faible mobilité conjuguée à un accroissement de l’hétérogénéité au sein de l’UE (problème de sous compétitivité de la Grèce, du Portugal) amène à penser qu’il est d’abord nécessaire d’améliorer l’intégration économique et politique entre les pays avant le passage aux Eurobonds.

Cette intégration est indispensable afin de mieux gérer les chocs asymétriques au sein de l’UE et donc d’éviter une attaque spéculative sur un pays qui risquerait de pénaliser le financement des autres pays en cas de mutualisation des dettes.

Le pacte Europlus et l’agenda Europe 2020 sont les premiers signes réels d’une volonté d’une meilleure intégration des pays au sein de l’UE. Ces deux pactes favorisent l’amélioration de la compétitivité en prolongeant les idées du traité de Lisbonne (2000).

En conclusion, les Eurobonds sont une excellente idée pour les pays en difficulté de financement aujourd’hui car ils pourraient se financer plus facilement mais surtout cela éviterait les périodes d’incertitude à chaque problème rencontré dans ces pays-là (ex : ré-élection en Grèce). Cependant, l’Europe n’est aujourd’hui pas prête car il y a des différences structurelles importantes entre les pays mais surtout car il n’y a pas de véritable gouvernement Européen capable de diriger et/ou sanctionner les Etats en cas de dérapage de certains pays…

Rousseff Maxime

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