Léger répit pour l’euro

Cours 1 EUR = 1.241 USD

Le taux spot EUR/USD est actuellement de 1.241 $. Au cours de la semaine dernière, l’euro a perdu de la valeur en début de semaine, passant de 1.254 $ à 1.236 $ mercredi. En fin de semaine l’euro s’est légèrement repris au-dessus de 1.24 $.

Actualités

Les chiffres du chômage publiés vendredi aux États-Unis ont été moins bons qu’attendus. Le taux de chômage du pays prend 0.1 point à 8.2 %, les nouvelles demandes d’indemnisation chômage ont augmenté et le nombre de personnes employées hors industrie agricole a ralenti à 69 K contre 77 K au mois d’avril.
D’autres mauvais indicateurs ont été publiés aux États-Unis, le PIB passe de 2.2 % à 1.9 %, l’indice PMI manufacturier de Chicago passe de 56.2 à 52.7 et l’indice de fabrication ISM passe de 54.8 à 53.5.
En Europe, la situation espagnole est toujours critique, les épargnants du pays ont transféré 97 milliards d’euros en dehors de l’Espagne au cours des trois derniers mois. Le taux à 10 ans monte à 6.61 %. En revanche, l’Allemagne est excédentaire concernant les variations de capitaux, ce qui lui permet d’emprunter à 1.12 %. De son côté, la France emprunte à 2.26 %.
La Chine devrait avoir une croissance économique inférieure à 8 % pour le deuxième trimestre 2012 du fait d’une demande extérieure moins soutenue et de freins sur le secteur immobilier. La barre des 8 % est considérée par beaucoup d’investisseurs comme le minimum de croissance nécessaire pour assurer un nombre suffisant de créations d’emplois.

Macroéconomie

L’euro poursuit sa tendance baissière du mois de mai, il a atteint 1.228 $ au cours de la semaine dernière, son plus bas niveau depuis juillet 2010.
Les investisseurs se détournent de l’euro du fait de l’incertitude économique au niveau européen mais également au niveau mondial. En effet, le ralentissement en Chine et les chiffres du chômage aux États-Unis poussent les cambistes à se tourner vers des valeurs moins risquées que l’euro comme le dollar ou le yen (l’euro a perdu 10 % face au yen en un mois, il est désormais à 96.9 ¥).
Les investisseurs préfèrent également les obligations d’états européens, jugées moins risquées que la monnaie unique. Cela entraîne une baisse des taux d’intérêt en Allemagne et en France du fait d’une hausse de la demande et une hausse des taux espagnols.
Du côté américain, la hausse du taux de chômage pourrait entraîner un assouplissement quantitatif (Quantitative Easing) de la part de la Fed. Cela ne devrait pas se produire dans la semaine, mais le marché commence à spéculer sur cette possibilité.

Risque

La zone euro inquiète, en particulier l’Espagne et la Grèce. L’Espagne pourrait avoir recours à un plan de sauvetage dans les prochains jours et l’hypothèse d’une sortie de la zone euro par la Grèce est probable, en cas de victoire législative des partis grecs anti-austérité.
A moyen terme, l’euro pourrait retourner à son niveau d’entrée en 1999 à 1.18 $. Certains économistes s’attendent même à le voir sous les 1.10 $ avant la fin de l’année.

Agenda de la semaine

Mercredi, la Banque Centrale Européenne (BCE) fera le point sur sa politique monétaire, les cambistes suivront de près son discours et une reprise éventuelle du programme de rachat d’obligations souveraines de la zone euro (SMP), en veille depuis plusieurs semaines. Le taux d’intérêt directeur de la BCE devrait rester stable à 1 %.
Du côté des indicateurs, les ventes au détail de la zone euro devraient reculer de 0.1 % pour le mois de mai et le commandes industrielles allemandes perdre 1 % après avoir progresser de 2.2 % le mois précédent. Le Pib de la zone euro est attendu à 0.0%.

Conclusion

L’euro continue de perdre de la valeur face au dollar et également au yen. Les chiffres du chômage aux États-Unis et le ralentissement de la croissance chinoise permettent à l’euro de rester stable depuis vendredi. Mais la situation en Espagne et en Grèce sont toujours préoccupante et ces deux pays devraient se retrouver au premier plan à nouveaux dans les prochains jours.
La tendance baissière de l’euro devrait se poursuivre dans les prochains jours, la monnaie unique pourrait passer sous les 1.23 $ une nouvelle fois, son plus bas niveau depuis juillet 2010.

Colin ROUSSELOT

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