L’Euro soutenu par la BCE et l’Eurogroupe

Recommandation : Vente de l’euro
Taux Spot : EUR/USD
Cours au 30/07/12 : 1 EUR = 1.2288 USD

En début de semaine dernière, l’Euro a atteint son plus bas niveau face au dollar depuis juin 2010 à 1.205 $. Il est ensuite remonté en fin de semaine, repassant vendredi au-dessus de la barre des 1.23 $. Depuis la réouverture du marché ce matin, la tendance est légèrement baissière.

Actualités

Les dirigeants européens viennent au secours de l’euro. Le président de l’Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, a annoncé dimanche que la zone euro était prête à agir avec la Banque Centrale Européenne (BCE) et activer le Fonds Européen de Stabilité Financière (FESF). « Nous sommes arrivés à un point crucial. Mais il reste à préciser le rythme et la mesure. Nous agirons ensemble avec la BCE, sans toucher à son indépendance. Quand je dis « nous », il s’agit du fonds de sauvetage FESF, c’est-à-dire des 17 gouvernements », a-t-il déclaré.
Jeudi dernier, Mario Draghi, président de la BCE, avait également assuré que son institution est prête à faire tout ce qui est nécessaire pour préserver l’Euro », ajoutant même « Et croyez-moi, ce sera suffisant ». Bien qu’il ait écarté une troisième opération massive de refinancement à long terme (LTRO), il a laissé entendre à une reprise des rachats d’obligations sur le marché secondaire.
Les taux d’emprunt espagnols et italiens ont ensuite fortement baissé suite à ces déclarations. Le taux de refinancement italien à 10 ans est passé de 6.60 % à 5.91 % et celui de l’Espagne de 7.78 % (record historique) à 6.61 %.
Le PIB espagnol a été publié ce matin en baisse de 0.4 % pour le deuxième trimestre 2012. Il avait déjà baissé de 0.3 % au premier trimestre. Le gouvernement prévoit en baisse de 1.5 % de l’activité en 2012, puis de 0.5 % en 2013. Le FMI est plus pessimiste avec un recule de 1.7 % cette année et de 1.2 % l’année prochaine. L’Institut National des Statistiques (INE) explique ce recul par une baisse de la demande intérieur faiblement compensée par une demande extérieure positive.

Macroéconomie

Les dirigeants français et allemand ont affirmé, suite à l’annonce de la BCE, être déterminés à tout faire pour protéger la zone euro. L’Euro est donc soutenu par les principales économies, la banque centrale et l’Eurogroupe, réunissant les 17 ministres des finances de la zone. Les investisseurs ont été rassurés de ces soutiens et se sont tournés vers la monnaie unique. L’euro remontait en fin de semaine dernière au-dessus des 1.23 $. Les taux d’emprunt à 10 ans des économies en difficultés ont diminué suite à ces interventions.
La première intervention qui devrait avoir lieu est le rachat d’obligation sur le marché secondaire par la BCE, ce programme est quasiment arrêté depuis le mois de février. Le FESF devrait également être sollicité prochainement afin de venir en aide aux Etats en difficultés.
Les États-Unis sont actuellement en mauvaise posture, le PIB a ralentit au deuxième trimestre 2012 à 1.5 % contre 2 % lors du premier trimestre. La Maison Blanche a révisé à la baisse ses prévisions de croissance avec un PIB de 2.6 % en 2012 et 2013, le taux de chômage devrait atteindre 7.6 % (-0.6 point) en 2013. Les chiffres de l’emploi et du chômage sont attendus en fin de semaine pour le mois de juillet. Ces chiffres sont très attendus car considérés comme baromètre de l’économie mondiale.

Risque

Ces interventions européennes éloignent les menaces d’implosion de la zone euro, mais la situation est loin d’être réglée dans les pays en difficulté. Les membres de la troïka (UE, FMI, BCE) sont actuellement présents en Grèce afin de contrôler les progrès réalisés dans le but du versement de la prochaine tranche d’aide de 31.5 milliards d’euros sur les 130 milliards du plan d’aide décidé au mois de février.
Ces créanciers internationaux ont déclaré rester aussi longtemps que nécessaire, « Nous voulons apporter notre aide et resterons aussi longtemps que nécessaire, jusqu’à ce que votre programme soit prêt », a déclaré l’envoyé du FMI, Poul Thomsen.

Agenda de la semaine

Les cambistes suivront de près les interventions de la Fed concernant la décision de politique monétaire. Du fait du ralentissement de l’économie, elle pourrait décider une injection de liquidité dans l’économie prochainement.
Une nouvelle annonce de la BCE est attendue cette semaine, la reprise du programme de rachat d’obligations sur le marché secondaire ou un nouvel abaissement du taux d’intérêt directeur pourrait être annoncé.
Le taux de chômage allemand est attendu stable à 6.8 % tandis que celui de la zone euro devrait atteindre 11.2 % (+0.1). L’indice américain de production est attendu en baisse à 52.5 et la confiance des consommateurs devrait perdre 0.5 point à 61.5.

Conclusion

La tendance baissière des dernières semaines s’est renversée au cours de la semaine passée. L’euro s’éloigne de son plus bas depuis deux ans grâce aux interventions de la BCE, de l’Eurogroupe et de la France et l’Allemagne.
Cette reprise de l’euro peut se prolonger dans les jours qui viennent, mais la tendance baissière devrait rapidement revenir.

Colin Rousselot

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