L’euro reprend des couleurs

Cours 1 EUR = 1.262 USD

Le taux spot EUR/USD est actuellement de 1.262 $. Depuis le début du mois de juin la tendance est à la hausse, l’euro valait 1.236 $ le 31 mai dernier, son plus bas niveau depuis juillet 2010.

Actualités

Ce jeudi matin, l’Espagne a effectué une émission obligataire à échéance 2, 4 et 10 ans pour un montant total de 2.074 milliards d’euros. Ce montant est légèrement supérieur à celui prévu grâce à la bonne demande des investisseurs. En revanche, le taux de référence à 10 ans s’élève à 6.044 % contre 5.743 % lors de la dernière émission du 19 avril dernier.
De son côté, la France a également emprunté un montant de 7.836 milliards d’euro à moyen et long terme par émission obligataire. Les échéances varient de 7 à 48 ans et les taux de 1.92 % à 3.27 %. Le taux de référence à 10 ans est de 2.46 % contre 2.96 % pour la dernière émission du 3 mai.
Mercredi, la Banque Centrale Européenne (BCE) a décidé de maintenir son taux directeur à 1 %, alors que certains investisseurs l’attendaient en baisse de 0.25 point. De plus, la BCE n’a pas relancé son programme de rachat d’obligation d’Etat (SMP) mais a décidé de prolonger les mesures permettant aux banques d’emprunter un montant illimité à taux fixe sur une semaine et un mois jusqu’au moins mi-janvier.
Du côté des indicateurs, les chiffres du chômage hebdomadaire américain sont en hausse. Les nouvelles demandes d’indemnisations s’élèvent à 377 K et les demandes permanentes passent de 3259 K à 3293 K. Le taux de chômage français atteindrait les 10 % alors que celui de la zone euro s’élève à 11 % et que son PIB stagne à 0 %.

Macroéconomie

L’euro prend de la valeur face au dollar depuis la publication des chiffres du chômage américain de la semaine dernière (hausse de 0.1 point à 8.2 %). Cette tendance haussière continue avec les mauvais chiffres du chômage américain ce jeudi et les bonnes capacités européennes à lever des fonds.
Les taux d’emprunt de l’Espagne et de la France sont en baisse par rapport au niveau des derniers jours. L’Espagne est toujours en difficulté mais refuse un plan de sauvetage global comme cela a été le cas pour le Portugal, l’Irlande ou la Grèce. Elle souhaite une aide uniquement pour son système bancaire fragilisé et cela par une autorisation des fonds de secours européen (FESF et MES) à recapitaliser directement les banques. Néanmoins, l’Espagne devra poursuivre ses émissions obligataires pour un montant estimé à 39 milliards d’euros en 2012 et le FMI estime, dans un rapport à paraître lundi, que le sauvetage des banques espagnoles nécessiterait entre 40 et 80 milliards d’euros.
L’euro n’a pas été plombé par la décision de la BCE de maintenir son taux directeur à 1 % et de ne pas relancer le SMP. En revanche, l’accès à l’emprunt illimité pour les banques a été très bien accueilli par les cambistes.

Risque

La Fed doit annoncer en fin d’après-midi si elle lance une troisième phase d’assouplissement quantitatif (QE : Quantitative Easing). Ce QE3 est soutenu par les investisseurs qui souhaitent une poursuite de la reprise actuelle de l’économie américaine. Dans ce cas, le dollar perdrait de la valeur au profit d’actifs plus risqués comme l’euro.
Les élections en France et en Grèce des prochains jours seront également scrutées par les investisseurs. La formation d’un gouvernement et le maintient de la Grèce dans la zone euro dépendent de cette élection.
Agenda de la semaine
Les cambistes vont donc suivre l’intervention de la Fed ainsi que l’intervention de Richard Fisher membre du Comité fédéral des marchés de la Fed (FOMC). Le taux d’intérêt directeur et la politique monétaire de la Fed seront discutés.
Le montant de la balance commerciale américaine annoncé vendredi devrait connaître un léger regain à -49.5 milliards contre -51.8 milliards pour le mois d’avril.
En début de semaine prochaine, les investisseurs attendront le rapport du FMI concernant les besoins de l’Espagne.

Conclusion

L’euro suit actuellement une tendance haussière depuis la publication de mauvais indicateurs du chômage aux États-Unis. Cette tendance s’est confirmée cette semaine avec la capacité des Etats européens à emprunter par le biais d’émissions obligataires. En revanche, la situation européenne est toujours instable et d’ici à la formation d’un nouveau gouvernement grec, les fluctuations sur la paire euro dollar seront fortes.
L’annonce d’un QE3 par le Fed ce jeudi devrait indiquer la tendance de l’euro jusqu’à la fermeture du marché vendredi soir.

Colin Rousselot

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