Dans un contexte sanitaire sans précèdent, les nouvelles tendances alimentaires s’imposent comme une question cruciale pour bon nombre d’acteurs, de consommateurs et, nous sommes en droit de nous demander si les nouveaux modes d’alimentation, végétalien et flexitarien, vont devenir la norme dans les prochaines années.
L’offre en matière de protéines végétales s’est considérablement élargie en presque 5 ans d’innovations et ce, à la demande des consommateurs, qui ont favorablement accueillie ces dernières. D’après un sondage réalisé par l’IFOP, 40% des français sont en faveur de ces substituts qui remplacent les produits agroalimentaires provenant de la viande d’élevage. En 2019, le marché pesait 400 millions d’euros. A cette volonté de manger plus sain et de réduire leur consommation de viande, les français sont prêts à opter pour une nourriture plus végétale.
Pourquoi le marché végétalien attire ?
La mise en lumière de divers scandales alimentaires a favorisé la recherche d’alternatives à la consommation de viande. Les conditions de vie et le traitement des animaux dans les abattoirs sont les principales raisons qui ont poussé les consommateurs à diminuer leur consommation de viande, voire même la bannir totalement de leur régime alimentaire. La seconde raison s’articule autour de la planète et particulièrement de l’écologie. Un rapport publié par la FAO, Food and Agriculture Organization, paru en 2013, dévoilait qu’en 2005, 14,5% des émissions de gaz à effet de serre provenaient de l’ensemble du bétail mondial. De plus, une étude démontrait qu’en élevage industriel, que 13 500 litres d’eau étaient nécessaire pour produire un kilo de viande.
De ces constats, les acteurs français dont Naturalia, filiale bio de Monoprix, la MDD Carrefour ou encore les industriels tels que Fleury Michon et Herta, ont su se détourner de leur cœur de métier pour développer de nouveaux produits. Toutefois, les résultats escomptés ont été décevants et l’engouement à propos de ce marché à fortement ralenti à partir de 2018. À qui profitent les produits veggies, substituts incontournables de la viande ?
Les startups étrangères à la conquête de l’Europe
Outre Atlantique, l’entreprise de Los-Angeles, Beyond Meat, fondée par Ethan Brown en 2009 et qui est spécialisée dans les protéines végétales, ainsi que Moving Mountains, basée au Canada, ont su pénétrer le marché français et européen par le canal de la restauration. Leur stratégie étant de conquérir directement un marché plus large que celui des végétaliens et flexitariens. Une mise en application qui a été possible grâce à des partenariats avec des grandes chaînes, leaders dans leur domaine. Citons McDonalds pour la restauration rapide et Garden Gourmet, succursale de Nestlé, dont le hamburger 100% végétal s’est vu servir dans les restaurants McDonald’s en Allemagne.
Beyond Meat : un titre boursier qui ne fait que pousser
Soutenu par des investisseurs aussi influents que visionnaires dont Bill Gates, Leonardo Di Caprio, et Jack Dorsay, le fondateur de Twitter, Beyond Meat propose une gamme de « viande » végétale. La marque propose une gamme de burgers, nuggets, saucisses et poulets. Ces produits sont arrivés en France, dans un premier temps via la restauration rapide, puis ont été proposés en libre service et distribués par l’enseigne Carrefour, au cours du second semestre 2020.
Obtenir le goût, l’odeur et la consistance d’une viande, c’est le pari réussi de l’entreprise spécialisée dans la fabrication de steak végétal, Beyond Meat. Le burger, produit phare de la marque est composé de pois pour l’apport en protéines, de pommes de terre pour la texture, de betteraves pour le saignant et d’huile de coco et de colza pour le juteux. Sans soja, sans arôme et sans stabilisant, ce steak végétal est aussi calorique qu’un steak contenant 20% de matière animale.
Le 2 Mai 2019, le titre entrait en bourse sur le NASDAQ au prix de 25 dollars. En juillet 2019, soit deux mois après, l’action s’envolait à 166 dollars en se stabilisant à un seuil de 160 dollars. Une progression fulgurante de plus de 700 %. Une telle hausse pour un premier jour d’introduction en bourse n’avait pas été observée depuis 19 ans pour une société américaine.
Faisant un pic à plus de 200 dollars en octobre 2020 puis en baisse suite à la fermeture des restaurants (incertitudes, réglementations) durant la crise. Le titre, à ce jour, fluctue aux alentours des 120 dollars. Sa valorisation atteignant toutefois 7,67 Millard de dollars.
Même si le cours dégringole suite aux incertitudes dues à la crise sanitaire, le groupe s’attend au deuxième trimestre 2021 à un chiffre d’affaire compris entre 135 millions et 150 millions de dollars, ce qui confirmerait une augmentation de 19 % à 32 %.
De plus les annonces de partenariat avec Amazon Fresh et celle, début juillet 2021, de la commercialisation de steaks végétaux dans les supermarchés Freshippo du groupe Alibaba, une première pour le retail en Chine, sont des signes de développement et de croissance à l’international.
Beyond Meat est une solution, visionnaire et alternative, pour nourrir la population mondiale. Utilisant des ressources naturelles dans une démarche écologique, le marché des substituts aux viandes est encore une niche qui pourrait bien prospérer dans les 5 à 10 prochaines années. Un marché à suivre de très près.
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