Baisse significative du chômage américain

1 livre sterling = 1,6104 dollars

Le taux de change GBP/USD s’affiche en baisse à 1,6104 dollars en ce début d’après-midi. La livre sterling a franchi le seuil des 1.615 dollars affirmant ainsi la clôture baissière de la veille.

Actualités
Vendredi, les demandes d’allocations chômage aux Etats-Unis ont baissé significativement. Elles ont diminué de 430K à 413K. Hier, le nombre de maisons existantes vendues aux Etats-Unis le mois dernier a baissé moins que prévu. Il est passé de 5 millions à 4,81 millions alors que le consensus prévoyait une baisse à 4,78 millions.

Du côté de la Grande-Bretagne, les ventes aux détails britanniques ont faiblit jusqu’à -1,4% alors qu’elles progressaient à 1,1% le mois dernier. La valeur d’achat de nouvelles commandes passées avec les fabricants nationaux a augmenté de 3 points alors que l’on attendait une réduction des échanges. L’indice mesurant les perspectives d’évolution de la production des industriels pour les trois prochains mois est passé de 20 à 13 points. De plus, les industriels britanniques s’inquiètent toujours de la hausse des prix. En effet, l’indice mesurant l’évolution future de leurs coûts de production et de leurs prix de vente a progressé à +27 points contre +24 en mai. Enfin, lundi, l’indice des prix immobiliers Rightmove est passé de 1,3% à 0,6%. Il n’avait pas atteint cette valeur depuis janvier.

Macroéconomie
Sur le mois écoulé, le déficit courant britannique a atteint 15,3 milliards de livres (17,3 milliards d’euros) contre 16,5 milliards en mai 2010. Le gouvernement est largement en-deçà de son objectif de réduction, puisqu’il a emprunté 1,5 milliard de plus qu’en 2010. Ces difficultés budgétaires pourraient nuire à la livre sterling si aucune amélioration ne se fait sentir.

En ce moment se déroule la réunion de la FED qui a débuté hier matin. En fin d’après-midi, Ben Bernanke, son président, annoncera la fin du QE 2, le plan de rachat des titres de dette et ses nouvelles prévisions économiques. Mais c’est surtout la question de la dette souveraine (augmentation de 220% en huit ans) qui va attirer l’attention des investisseurs. En effet, hier l’agence de notation Fitch a suivi Standard&Poor’s en annonçant une possible mise sous surveillance négative de la note américaine. Le plafond de la dette arrive à expiration le 2 août prochain et aucun accord n’a été trouvé pour l’instant.

Analyse théorique et risque
Les réserves de change mondiales sont constituées à 61% en dollars. Si les Etats-Unis ne peuvent rembourser leurs échéances, le dollar sera fortement attaqué et chutera. C’est pourquoi, il est important que des devises comme l’euro, le yen et le yuan deviennent des monnaies de référence et viennent ainsi gonfler rapidement les réserves de change des pays. De plus, la Chine lâche progressivement le dollar pour se tourner vers l’euro. En effet, elle a acheté autant de titres de dette européens qu’américains depuis le début de l’année. La diversification des réserves semblent incontournables tant que les crises des dettes souveraines ne seront pas terminées, car la chute du dollar signifie aujourd’hui la chute des autres devises et de l’économie en général.

Agenda
Outre le discours de Mr Bernanke, on attend demain les chiffres des revendications chômage aux Etats-Unis. Une légère amélioration est attendue. Cependant, les prévisions pour demain concernant les ventes de maisons neuves sont à la baisse. Le consensus prévoit 310K alors que nous sommes actuellement à 323K. De plus, le marché de l’emploi n’offrant aucun indicateur rassurant, une baisse du dollar est à prévoir dans l’après-midi. Vendredi, les commandes de biens durables sont attendues à 1,6% contre -3,6% le mois dernier. Ce chiffre détermine le niveau annualisé de la production nationale de véhicules vendus, au cours du dernier mois. La vente de véhicules représente environ 25% du total des ventes au détail. Une tendance à la hausse a un effet positif sur la monnaie du pays. Enfin, le PIB trimestriel pourrait confirmer la valorisation du dollar si la timide reprise économique est confirmée.
Demain, le niveau des prêts britanniques au logement et celui des ventes des entreprises devront confirmer les difficultés de la reprise économique sur l’île.

Conclusion
A court terme, le poids de la dette britannique et les mauvais résultats concernant le marché du travail et l’industrie, plaident en faveur d’une baisse de la livre face au dollar.
A plus long terme, les américains risquent de voir leur devise se dégrader sérieusement. L’immobilier continue de se dégrader, l’emploi ne redémarre pas, le QE2 arrive à échéance fin juin, l’inflation repart à la hausse et la dette publique avoisine les 100% du PIB.

La livre devrait donc fluctuer au niveau bas des 1,61 dollars en cette fin de semaine.

Vanessa Dreyer et Paul Hirel

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