Numéro quatre mondial de la pharmacie, derrière Pfizer, GlaxoSmithKline et Novartis, Sanofi-Aventis est né du rapprochement du français Sanofi-Synthelabo et du franco-allemand Aventis en 2004. Fort de près de 100 000 collaborateurs dans le monde, le groupe numéro un européen réalise un chiffre d’affaires consolidé de 28 milliards d’euros. Il développe 7 axes thérapeutiques majeurs : cardiovasculaire, thrombose, cancer, diabète, système nerveux central, médecine interne et vaccins. En outre, Sanofi-Aventis commercialise des produits OTC et des médicaments génériques.
L’ensemble des produits pharmaceutiques représentent 90,1% du chiffres d’affaires et les 9,9% restant proviennent de l’activité vaccins humains.
A fin 2007, le groupe dispose de 78 sites de production dans le monde et la répartition géographique du chiffre d’affaires est la suivante : Europe 43,4%, Etats-Unis 33,8% et autres 22,8%.
INFORMATIONS FINANCIÈRE
A fin septembre 2008, le chiffre d’affaires de Sanofi-Aventis est de 20 479 millions d’euros, en progression de +3,8% à données comparables et en baisse de 3,1% à données publiées du fait de l’effet devises et des variations de périmètre.
Au troisième trimestre 2008, le chiffre d’affaires est de 6 853 millions d’euros, en progression de +5,5% à données comparables, mais recule de 2,4% en données publiées.
On notera la bonne performance de l’ensemble des 15 médicaments les plus importants de Sanofi-Aventis dégageant 3 957 millions d’euros soit une progression de 7,3%, notamment de Lantus® (+29,1%). Ces bons chiffres sont en partie expliqués par la croissance soutenue de l’activité aux Etats-Unis de 11,5%. Le groupe annonce ainsi une croissance trimestrielle supérieure au marché pharmaceutique.
Le résultat opérationnel courant atteint 7 564 millions d’euros, en baisse de 1,2%. Hors effet devises, celui-ci progresse de 8,7%. Il représente 36,9% du chiffre d’affaires, soit une amélioration de 0,7 point par rapport à fin septembre 2007.
Les 9 premiers mois 2008 enregistrent une charge de restructuration de 258 millions d’euros (élément particulier, 181 millions d’euros après impôts) liée à l’adaptation de l’outil industriel en France et de la force commerciale en Europe. On voit ainsi une amélioration de 0,9 point du ratio « frais commerciaux et généraux sur chiffre d’affaires » à 24,1%.
Sanofi-Aventis a enregistré un résultat net ajusté de 1 888 millions d’euros, en hausse de 1,9% tandis que le bénéfice net ajusté par action (BNPA ajusté) ressort à 1,45 euro, en progression de 5,8% par rapport au troisième trimestre 2007 (1,37 euro) .
DIVIDENDES
Le groupe a proposé à l’assemblée générale un dividende de 2,07 euros par action, en croissance de 18,3%. La mise en paiement du dividende a eu lieu le 21 mai 2008.
OBJECTIFS ET PERSPECTIVES
Après un troisième trimestre marqué par la légère progression de son bénéfice net et malgré une baisse de ses ventes, Sanofi-Aventis relève ses objectifs de résultats pour l’année 2008. Sauf événements adverses majeurs, le Groupe anticipe désormais une croissance du BNPA 2008 ajusté hors éléments particuliers de l’ordre de 9%, calculée à parité euro/dollar 2007 (1,371). La sensibilité à la variation euro/dollar est estimée à 0,5% de croissance pour 1 cent de variation. Le BNPA ajusté hors éléments particuliers pour l’année 2007 était de 5,17 euros.
Dans un contexte pharmaceutique en évolution rapide, le directeur général, Gérard Le Fur, dont le mandat courait en principe jusqu’en 2010 a été débarqué au profit de Chris Viehbacher, venu de GlaxoSmithKline, qui devrait mettre en oeuvre une stratégie de « long terme ».
Ainsi Sanofi-Aventis a acquis le fabricant de génériques tchèque Zentiva et devrait permettre de se renforcer sur le marché des génériques et d’augmenter sa présence dans les pays émergents d’Europe de l’Est à fort potentiel de croissance.
Le groupe souhaite aussi faire une acquisition d’envergure au Japon mais la cible manque.
Toujours dans la perspective de faire accélérer la mise sur le marché de nouveaux produits (à l’image des accords déjà en place avec Regeneron et Oxford BioMedica) de nouveaux accords avec des sociétés biotechs sont souhaités. De plus, dans une optique de diversification, Sanofi-Aventis a finalisé l’acquisition d’Acambis (vaccins), et Symbion (nutraceutique/OTC) en Australie.
Ces mesures n’auront d’impact que sur le long terme c’est pourquoi Sanofi-Aventis a mis en place comme beaucoup d’industries pharmaceutiques des programmes de restructurations permettant ainsi à la société de dégager une marge opérationnelle un peu supérieure en dépit d’une stagnation de la croissance des ventes. Le groupe a entrepris une ré-allocation de ses effectifs au profit des pays émergents et du Japon (aux dépens de l’Europe et des Etats-Unis, bien entendu). En effet l’amélioration du niveau de vie des habitants de grands pays tels que le Brésil, la Chine, l’Inde, fait augmenter la demande pour les médicaments sans ordonnance et en vente libre (OTC), une activité qui génère 15% du chiffre d’affaires de Sanofi-Aventis et dont les flux de trésorerie sont importants et réguliers.
Outre l’activité des produits pharmaceutiques, Sanofi-Pasteur, filiale spécialisée dans les vaccins fait l’objet d’investissements importants. On constate que les vaccins sont de plus en plus demandés, partout dans le monde ; ils sont utilisés contre des maladies difficiles à traiter (comme le cancer) ainsi que contre des maladies telles que la polio et l’hépatite C.
RECOMMANDATION
Le groupe possède huit médicaments qui réalisent plus d’un milliard d’euros de chiffre d’affaires (blockbusters). Cependant l’exposition du laboratoire à la menace des génériques d’ici 2014 est grande. En dehors de sa branche vaccins, Sanofi-Avebtis n’a plus lancé aucun médicament important depuis 2001, ce qui fait redouter un risque en termes de produits notamment avec le retrait du dossier d’homologation de l’Acomplia aux Etats-Unis.
De plus, plus de 30% des résultats du groupe sont immédiatement exposés aux risques entourant le dossier Plavix et Lovenox, même si Sanofi-Aventis a gagné le procès Plavix aux Etats-Unis maintenant ainsi la protection du brevet jusqu’en novembre 2011.
De plus comme les autres valeurs du secteur, Sanofi-Aventis est affecté par le durcissement des politiques de santé qui pèsent sur les ventes de médicaments comme en France ou en Allemagne.
Cependant d’une manière générale, les valeurs pharmaceutiques résistent en période de crise, et affichent à long terme des croissances soutenues (seulement 20% de la population mondiale a un accès normal aux médicaments, nombre de maladies ne sont pas encore traitées et l’espérance de vie s’allonge rapidement). Sanofi-Aventis a un profil très défensif. Le groupe a beaucoup déçu au cours de l’année 2008. Aujourd’hui, on note un potentiel de restructuration et de recentrage, ainsi qu’une valorisation très basse.
Enfin, le titre présente un intérêt spéculatif, dans la mesure où le pacte d’actionnaires liant L’Oréal (10,5 % du capital) et Total (12,13 % du capital) est arrivé à échéance fin 2004. La cession des parts d’un de ces actionnaires de référence pourrait aussi provoquer un afflux de titres sur le marché.
Beaucoup d’indicateurs sont en contradictions et ne nous permettent pas d’avoir un sentiment clair sur la valeur. Ainsi à moins de nouveaux résultats cliniques ou de demande d’enregistrement de molécule du pipeline (notamment Multaq en cardiovasculaire) ou une OPA sur le groupe, nous restons pour le moment à l’écart sur cette valeur. De plus à court terme le titre est proche de ses valeurs de résistance.