Le 12/07/2011
1 GBP = 1.5812 USD
La paire GBP/USD est descendue jusqu’à 1.5802$ à l’ouverture de la séance européenne (son cours le plus bas depuis le 26 janvier) puis s’est stabilisée vers 1.5812$, perdant 0.61%.
Actualités
Contre toute attente, les prix à la consommation britanniques ont reculé de -0,1% en juin. En effet, les économistes anticipaient en moyenne une hausse de 0,2% et l’IPC de base ressort à 2,8% contre 3,3% projeté. De plus, l’indice des prix des habitations de l’institut royal des géomètres agréés RICS a gagné un point, passant de -28 en mai à -27 en juin, alors que les spécialistes espéraient le voir progresser jusqu’à -25.
Du coté américain, le déficit commercial des Etats-Unis pour le mois de mai 2011 a atteint 50,2 milliards de dollars alors que le consensus prévoyait 44,1 milliards seulement. Ainsi, le déficit commercial américain a grimpé de 15% en mai. Néanmoins, le dollar a profité de bons chiffres sur l’emploi puisque seulement 418 000 inscriptions hebdomadaires au chômage ont été enregistrées et le secteur privé a créé 157 000 emplois sur le mois de juin. La surprise est venue, vendredi, du rapport mensuel sur l’emploi : seuls 18 000 emplois ont été créés sur le mois de juin aux Etats-Unis, alors que les analystes prévoyaient une hausse de 105 000 nouveaux emplois. Parallèlement, le taux de chômage a progressé, contre toute attente, pour atteindre 9,2%. Ces mauvaises nouvelles ont confirmé la fragilité de l’économie américaine et ont poussé les places boursières dans le rouge.
Macroéconomie
L’inflation des prix à la consommation en Grande-Bretagne a faibli de manière inattendue en juin, descendant à son plus bas niveau depuis septembre 2008. Dans son rapport, le bureau national des statistiques a, en effet, montré que son taux d’augmentation des prix de vente au détail était descendu à 4.2%, contre 4.5% lors du mois précédent. Les experts s’étaient pourtant attendus à le voir se maintenir à 4.5% sur la période considérée. De plus, l’inflation mensuelle s’est retrouvée à -0.1%, prenant à rebours les prévisions l’envisageant à 0.2%.
Enfin, les deux balances commerciales ont été plus déficitaires que prévues avec –50,2 milliards pour les USA contre –44 milliards attendus et –8,5 milliards pour le Royaume-Uni contre les -7,3 milliards attendus, d’après les chiffres publiés dans l’après-midi.
Analyse théorique et risque
Une fuite vers la qualité désigne un phénomène d’importants mouvements de capitaux qui, lors d’un krach boursier, se déplacent de valeurs mobilières vers des placements plus sûrs (qui sont aussi généralement plus liquides). Un tel phénomène fait généralement suite à une bulle spéculative qui éclate parfois très rapidement au cours d’un krach. Les épargnants et les spéculateurs se précipitent pour vendre leurs titres, faisant chuter les prix sur le marché boursier. Ils achètent en particulier des emprunts d’État, dont les cours cotés augmentent. La source d’un tel mouvement auto-réalisateur et mimétique, est une bulle spéculative prête à éclater et la publication d’une nouvelle information, parfois assez mineure. Ainsi, les risques de contagion qui entourent la crise grecque ont conduit, dernièrement, les investisseurs à se tourner vers des actifs plus sûrs en dollars. La devise américaine a pris de la valeur face aux autres monnaies de référence comme la livre sterling mais pourrait chuter si le krach se réalise.
Agenda de la semaine
Demain, nous connaitrons le taux de chômage britannique prévu en baisse ainsi que les salaires moyens et primes qui devrait dépasser les 2% (actuellement à 1,8%).
Du côté des Etats-Unis, l’Indice des Prix à l’Importation sera publié. Il était à 0,2% le mois dernier et devrait passer en dessous des 0% selon les prévisions. La situation du budget sera également connue, la balance était déficitaire de 57 milliards le mois dernier et on attend une baisse d’environ 10 milliards de plus. Jeudi, les chiffres concernant les ventes au détail du mois devront légèrement augmenter par rapport à mai et les demandes de chômages devraient diminuer et ainsi confirmer les bons résultats du mois dernier.
Conclusion
A surveiller ce jour, la négociation de la dette américaine devant le Congrès avec pour objectif le sauvetage des États-Unis d’un défaut de paiement. Pour cela, un accord devra être trouvé avant la date limite du 22 juillet prochain. Pour rappel, l’endettement de la nation américaine a atteint 14 294 milliards de dollars et le poids de cet endettement commence à inquiéter sérieusement. On constate d’ailleurs un fort mouvement de « flight to quality » sur les marchés des taux ainsi que sur le marché des changes. Le dollar va profiter de cet affolement sur les marchés en raison des doutes sur la gestion de la crise grecque et des risques de contagion et continuer sa valorisation face à la Livre sterling.
Paul Hirel
Vanessa Dreyer