Le FMI en aide

Cours 1 EUR = 1.307 USD

Le taux spot EUR/USD est actuellement de 1.307 $. La tendance est à la hausse depuis ce matin, l’euro est passé hier sous le seuil de 1.30$. Depuis une semaine l’euro oscille autour de ce niveau.

Actualités

Les ministres des finances de l’Union Européenne ont décidé de fournir 150 Mds € au FMI sous forme de prêt bilatéraux. Ils ont appelé les autres pays à faire de même afin de renforcer les capacités d’action de l’institution contre les crises des dettes. La Grande Bretagne et la Bulgarie ont refusé de s’engager financièrement.
L’Espagne a effectué une émission obligataire, lundi, qui a permis de lever plus de fond qu’attendu. Ces obligations, à 12 ou 18 mois, devaient permettre d’obtenir 4.25 Mds €, elles en ont finalement levé 4.94 Mds €. De plus, le taux moyen des obligations est nettement plus faible que lors de la dernière émission en novembre, 4.05 % contre 5.02 %.
Lundi également, le président de la banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi, a déclaré que le Traité européen interdit le « financement monétaire », c’est-à-dire le financement par la BCE des États de la zone euro en créant de la monnaie.
Du côté des indicateurs, l’indice du climat des affaires en Allemagne est à la hausse, passant de 106.6 à 107.2. Le climat des consommateurs, les perspectives des affaires allemandes ainsi que les commandes industrielles en Italie sont en progression.

Macroéconomie

Pour la première fois depuis près d’un an l’euro est passé sous la barre des 1.30 $. Les bons indicateurs et l’annonce de renflouement du FMI permettent à l’euro de reprendre de la valeur face au dollar. Néanmoins, l’amélioration n’est pas aussi forte que prévue du fait du niveau du prêt bilatéral. Lors du dernier sommet européen, les états s’étaient mis d’accord sur un montant de 200 Mds €, il n’a été que de 150 Mds €. De plus cette annonce était attendue donc le marché n’a que faiblement réagit.
L’euro peine à repartir à la hausse du fait de la menace qui pèse sur la note des pays de la zone euro, notamment le triple A de la France, deuxième puissance de la zone. Moody’s a abaissé lundi la note de la Belgique de deux crans à « Aa3 ». Vendredi dernier, Fitch a abaissé la perspective de la France à « négative » et menacé d’abaisser les notes de l’Espagne, l’Italie, la Belgique, la Slovénie, Chypre et l’Irlande d’ici à la fin janvier. De son côté Standard & Poor’s a averti 15 pays de la zone euro début décembre.

Risque

La possibilité de voir la note d’une grande puissance économique de la zone euro dégradée est de plus en plus probable. Dans les prochaines semaines plusieurs notes devraient être abaissées par au moins une agence de notation.
Cet abaissement entraînerait une hausse des taux d’emprunt sur les marchés pour pays concernés. Ces pays en crise auraient du mal à financer leurs déficits et devraient donc installer des plans de rigueur importants.
Les marchés se préparent à une dégradation des notes et restent prudent quant à un retour sur l’euro. Une dégradation de la note d’un pays comme la France ne devrait donc avoir qu’un impact limité sur le taux de change euro dollar, du fait de l’anticipation des marchés.

Agenda de la semaine

Les cambistes vont suivre les déclarations et les différentes notes ou perspective des agences de notation concernant les pays européens.
En cette fin d’année les volumes d’échanges sont plus faibles mais les indicateurs économiques sont toujours annoncés.
Dans cette journée de mardi, les chiffres des permis de construire et des ventes de logements aux États-Unis pour le mois vont être dévoilés ; le chiffre des ventes de maisons existantes seront publiés demain. Ces trois indicateurs sont prévus en légère hausse.
Jeudi, les chiffres du chômage américain sont attendus en hausse après la baisse de la semaine dernière. Le nombre de nouveaux inscrits devrait passer de 366 K à 375 K et le nombre de demandes permanentes de 3603 K à 3650 K. Le PIB du pays devrait, quant à lui, stagner à 2 %.

Conclusion

Après la forte chute au début du mois de décembre, l’euro se maintient à un niveau proche des 1.30 $. Les bons indicateurs économiques, l’émission obligataire en Espagne et l’apport de 150 Mds € au FMI permettent à l’euro de reprendre de la valeur face au dollar.
Néanmoins, la menace sur les notes des pays européens reste bien présente et la probabilité d’une prochaine dégradation augmente. Les marchés restent donc prudents sur l’euro. De plus les volumes d’échanges sont plus faibles en cette fin d’année.
L’euro devrait donc rester à ce niveau dans les prochains jours si aucun abaissement de note souveraine n’a lieu d’ici là.

Colin Rousselot.

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