S&P note le FESF

Cours 1 EUR = 1.2822 USD

Le taux spot EUR/USD est actuellement de 1.2822 $. L’euro a chuté en fin de semaine dernière atteignant 1.26$. Depuis mardi matin la tendance est à la hausse avec 0.75% repris ce mercredi à 11h.

Actualités

L’agence de notation Standard and Poor’s (S&P) a abaissé vendredi soir la note de neuf pays de la zone euro, dont le triple A de la France (d’un cran), l’Espagne et l’Italie (de deux crans à A et BBB+). L’Allemagne garde son triple A et reste sous perspective stable, seul pays sous cette perspective avec la Slovaquie. S&P a, par la suite, abaissé la note du Fonds européen de stabilité financière (FESF) d’un cran de AAA à AA+.
Mardi l’Espagne a emprunté 4.88 milliards d’euros par le biais d’une émission obligataire. La Grèce a également pu emprunter sur les marchés à un taux en baisse à 4.64 %. Le FESF a, lui aussi, levé des fonds mardi à hauteur de 1.5 milliard d’euros à un taux de 0.26%.
Selon certains cambistes, la Banque centrale de Chine aurait abaissé le niveau de fonds propres obligatoire de certaines banques ce qui aurait incité les investisseurs à acheter des devises considérées comme présentant un « risque », comme l’euro.
Du côté des indicateurs, le climat économique ZEW allemand a été publié en forte augmentation, passant de -53.8 à -21.6 en un mois. L’indice des prix à la consommation (IPC) a légèrement reculé à 2.70 % et l’IPC hors alimentation et énergie reste stable à 1.60 %.
Aux États-Unis, l’indice Empire state manufacturing, qui mesure l’état de santé du secteur manufacturier, a connu une hausse de quatre points atteignant 13.5.

Macroéconomie

Bien qu’anticipée par les marchés financiers, l’annonce de la baisse de la note de neuf pays de la zone euro par S&P a entrainé une chute de l’euro face au dollar. Néanmoins, cette baisse n’a été que de courte durée et la tendance s’est inversée dès le début de cette semaine. De plus, malgré ces dégradations et mises sous perspectives négatives, les pays et le FESF n’ont pas eu de problème pour emprunter via des émissions obligataires. Les taux d’emprunt sont même en légère baisse.
La situation de la zone euro reste néanmoins préoccupante mise à part l’Allemagne. En effet, elle reste le seul pays avec la note maximale et une perspective non négative. De plus les indicateurs sont favorables pour son économie.
La Grèce reste sous la menace d’un défaut de paiement au mois de mars. L’accord européen du mois d’octobre prévoyait l’effacement de 50 % de la dette du pays par les créanciers privés. Le gouvernement grec et ses créanciers privés vont se retrouver mercredi ou jeudi afin de trouver un accord.

Risque

Le Portugal doit émettre des obligations dans la journée de ce mercredi à hauteur de 2 à 2.25 milliards d’euros. Le pays est considéré comme un investissement spéculatif par S&P, les taux d’intérêt pour cet emprunt risquent donc d’être très élevés.
Le niveau de l’euro dépend en partie de cette émission, mais également de la capacité de la Grèce à trouver un accord sur l’effacement d’une partie de sa dette par ses créanciers.

Agenda de la semaine

Les investisseurs vont donc suivre les taux d’emprunt portugais et la situation grecque pour les décisions concernant l’euro. Ils suivront également les indicateurs.
La production industrielle américaine est attendue ce mercredi en hausse, passant de -0.20 % à 0.50 %, l’indice des prix à la production devrait rester stable à 0.10 % et l’indice des prix à la consommation devrait passer de 0 % à 0.20 %. Les chiffres du chômage sont attendus jeudi, les nouvelles revendications devraient baisser passant de 499 K à 485 K et les demandes d’indemnisations permanentes de 3628 K à 3590 K. Les constructions de logement et les permis de construire devraient rester à 0.69 M et 0.68 M.
Jeudi, sera attendu le rapport mensuel de la banque centrale européenne. L’indice des prix à la production en Allemagne sera dévoilé vendredi.

Conclusion

Après l’abaissement des notes des pays européens, largement anticipé par le marché, l’euro a connu un repli face au dollar. La tendance s’est rapidement inversée en début de semaine et les pays semblent pouvoir emprunter sans difficulté. L’ouverture de la Chine à la finance mondiale et l’assouplissement de sa politique monétaire permet également à l’euro de remonter.
Néanmoins, la situation de la zone euro est toujours instable et dépend en partie de la capacité de la Grèce à effacer une partie de sa dette.
Il y a de nombreux événements à risque dans les prochains jours, la tendance haussière actuelle de l’euro pourrait rapidement s’arrêter. La volatilité est forte en ce moment, néanmoins l’euro ne devrait pas dépasser la barre des 1.30 $.

Colin Rousselot

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