Dans une situation économique sans précédent, une nouvelle ère économique est sur le point d’éclore. Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft, les GAFA, sont les plus riches entreprises dans le monde. En août 2020, les gros titres financiers annonçaient que la capitalisation boursière d’Apple dépassait de 1775 milliards de dollars ce que le CAC 40 génère en un an. Devenus plus riches que le revenu de certains pays, les GAFA sont-ils devenus les nouveaux maîtres du monde ?
Apple, en pôle position
Les performances, meilleures que prévues, stimulent le cours de l’action d’Apple à Wall Street. Sa valorisation a atteint les 1 817 milliards de dollars, faisant de l’entreprise de Cupertino la première capitalisation mondiale, passant devant Saudi Amraco. Le géant du pétrole Saoudien était passé premier lors de son introduction en bourse en décembre 2019 ; aujourd’hui il se positionne au deuxième rang au même titre qu’Amazon et Microsoft, ceci est dû notamment aux conséquences engendrées par la COVID-19 entraînant une chute des barils pétroliers. Cette crise sanitaire a donné raison aux valeurs technologiques.
Après la publication de ses résultats, le titre d’Apple, AAPL, gagnait 10,47 % soit près de 169 milliards de dollars en une seule séance. Le chiffre d’affaires de la compagnie, en 2019, atteignait les 260 milliards de dollars. Ce deuxième trimestre 2020, Apple annonce une hausse de 11 %, soit 59,7 milliards de dollars supplémentaires, augmentant le profit de chaque action de 18 %. Ces résultats titanesques montrent qu’en une journée Apple a réussi à gagner en bourse les 3/4 de ce qu’elle gagne sur une année.
Comment justifier de tels résultats en pleine crise économique ?
Malgré un contexte économique des plus chaotiques, la technologie et les entreprises du numérique ne connaissent pas la crise. L’exemple d’Amazon est probant. En effet, le géant du commerce en ligne a annoncé un chiffre d’affaires en hausse de 40 %. Son bénéfice net a doublé au deuxième trimestre 2020, passant à 5,2 milliards de dollars.
Ces résultats démontrent que ces entreprises innovantes sont les mieux préparées, notamment Amazon avec sa chaîne logistique, Apple leader dans le secteur des nouvelles technologies, Google avec son moteur de recherches et ses outils en ligne ou encore Facebook et son réseau social populaire. Elles ont toutes su profiter de la crise et sont devenues des valeurs refuges. Cette nouvelle donne amène à se questionner sur les réels intérêts économiques et sociaux. Leur monopole sur les marchés rend les entreprises du GAFAM aussi puissantes que des États.
Est-ce que cette hausse va durer ? Le cas d’Apple
Certaines pistes laissent présager des incertitudes pour Apple. L’entreprise à la pomme pourrait quitter la Chine au profit de l’Inde et ce, pour la confection de son iPhone 11. De plus le Wall Street Journal soulève la lente reprise de production des quatre nouveaux modèles d’iPhone sur le sol chinois, ce qui retarderait de 1 mois leur lancement. De plus, Apple a été contraint de supprimer près de 30 000 applications de son App Store pour le marché chinois, car ces dernières ne possédaient pas d’agrément de l’administration chinoise. Dans un contexte présenté comme guerre « froide » sino-américaine, les perspectives économiques avec la Chine commence à s’amenuiser. Enfin, aux Etats-Unis, les députés du comité antitrust accusent les entreprises du GAFAM : « D’abus de positions dominantes« , après divulgation de documents contentieux qui fait suite à une année d’enquête.
Quelle conclusion en tirer ?
Actuellement la hausse du titre Apple est exponentielle. Rappelons-nous qu’en 2008, lors de la crise des surprimes, l’action valait 25 dollars. En 2020, elle a été multipliée par 24. La dernière jambe de hausse aussi abrupte en pleine conjoncture peut être observée comme une opportunité pour les investisseurs qui y voit une valeur refuge ou est-ce plutôt une spéculation excessive ? À l’heure ou cet article est écrit, début septembre 2020, les derniers résultats annoncés par Apple dévoilent une perte vertigineuse de plus de 180 milliards sur une journée.