Constituée en février 1996, NicOx est une société biopharmaceutique orientée produit dédiée au développement et à la future commercialisation de médicaments à l’étude visant des domaines où il existe de réels besoins médicaux. Ses résultats financiers historiques reflètent principalement des dépenses de recherche et de développement et des revenus limités provenant de ses accords de partenariat avec des sociétés pharmaceutiques. Depuis son introduction en bourse sur le Nouveau Marché d’Euronext Paris en novembre 1999, la société NicOx a levé des fonds 6 fois (1999, en mai 2001, en septembre 2004, en mai 2006, en juin 2006 et février 2007) lui permettant d’avoir des ressources significatives pour accélérer le développement des produits, notamment du naproxcinod actuellement en phase 3, et ont permis à la Société de consolider son infrastructure de recherche et développement.
La société est spécialisée dans la recherche et le développement de composés donneurs d’oxyde nitrique destinés essentiellement au traitement des inflammations et des maladies cardiométaboliques. Après l’arret du TPI 1020 dans le traitement de la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) la société dispose d’un portefeuille de 4 produits en développement clinique, dont 2 en Phase II (notamment le PF-03187207 pour le traitement du glaucome), 1 en Phase III (le naproxcinod pour le traitement des signes et des symptômes de l’arthrose) et 1 en Phase I (antihypertenseurs-NO pour le traitement de l’hypertension). NicOx a des partenariats stratégiques avec une série de sociétés pharmaceutiques et biotechnologiques, dont Merck & Co (67,1% du CA) et Pfizer (31,5%). Notons en ce qui concerne le PF 03187207 que Pfizer a décidé de ne pas lancer de programme de phase 3. Suite à cette décision NicOx et Pfizer discutent à présent des droits du PF03187207, pour permettre la poursuite de son développement et sa commercialisation éventuelles.
INFORMATION FINANCIÈRE
Le chiffre d’affaires de NicOx s’élève à 2,9 millions d’euros sur neuf mois (contre 18,4 millions d’euros sur les neuf mois 2007). Cette diminution significative s’explique par le fait qu’en 2007 la Société avait reçu 10,0 millions d’euros de Merck et 1,0 million d’euros de Pfizer qui ont été intégralement reconnus en chiffre d’affaires au cours des neuf premiers mois de 2007.
Au cours des neuf premiers mois de 2008, NicOx a reconnu en chiffre d’affaires 0,25 million d’euros correspondant au paiement initial de 5,0 millions d’euros par Pfizer au titre d’une redevance pour l’accès exclusif à la technologie dans le domaine de l’ophtalmologie et 2,1 millions d’euros correspondant au financement de la recherche dans le cadre de ce contrat.
Enfin 0,56 million d’euros correspondant au solde de l’étalement du paiement initial de €9,2 millions reçu de Merck à la
signature en mars 2006 d’un accord de collaboration portant sur de nouveaux candidats-médicaments antihypertenseurs
Les charges opérationnelles ressortent à 60,4 millions d’euros pour les neuf premiers mois de 2008 (contre 39,0 ME l’année dernière). La majorité de ces charges provient des coûts de recherche et développement liés au naproxcinod (traitement de l’arthrose).
La perte nette s’inscrit à 49,7 millions sur 9 mois (contre 13,7 ME l’année dernière). La trésorerie et les équivalents de trésorerie de la Société sont de 124,8 millions d’euros au 30 septembre 2008 (contre 172,8 millions d’euros au 31 décembre 2007).
DIVIDENDES
NicOx n’a depuis sa création jamais versé de dividendes. La société n’envisage d’ailleurs pas d’en verser afin de réaffecter tous ses bénéfices dans la recherche.
OBJECTIFS ET PERSPECTIVES
NicOx veut poursuivre sa croissance avec l’objectif de devenir une société pharmaceutique intégrée leader dans la recherche, le développement et la commercialisation de médicaments libérant de l’oxyde nitrique. La Société anticipe une augmentation très significative de ses dépenses opérationnelles et des pertes nettes au moins jusqu’à une éventuelle commercialisation de son composé naproxcinod en 2010. Le niveau des dépenses de la Société pourrait différer significativement des projections, en fonction de l’avancement des études cliniques sur ses candidats-médicaments, de sa situation financière et des conditions de marché.
La stratégie de NicOx repose largement sur l’externalisation de ses études de recherche et développement par recours à des collaborateurs extérieurs. La Société dépend également de tiers fabricants pour la production de ses composés. Les dirigeants estiment que cette stratégie permet un contrôle efficace et flexible des coûts qui sont fonction de l’évolution des programmes de développement.
A ce jour, le chiffre d’affaires de NicOx a été réalisé grâce aux accords de collaboration et aux services de recherche et développement fournis à des sociétés pharmaceutiques. Dans la mesure où les dépenses de la Société sont principalement fonction de ses activités de recherche et développement et compte tenu du fait que les revenus générés par ses accords de collaboration dans les prochaines années peuvent fluctuer significativement, les résultats opérationnels pour une période donnée peuvent ne pas être comparables à ceux d’une autre période. De plus, les résultats des exercices précédents ne sont pas nécessairement représentatifs des résultats futurs du Groupe.
Il faut par conséquent s’attarder sur les recherches en cours et sur la capacité de l’entreprise à les exploiter commercialement. On peut mettre en avant l’anti-inflammatoire pour le traitement des
signes et symptômes de l’arthrose Naproxcinod. En octobre 2006, il validait un essai clinique de phase 3, avec l’avantage non négligeable sur ses produits concurrents de ne pas provoquer de variations sur la tension artérielle. Il pourrait donc s’imposer dès sa sortie comme le traitement de référence. Michele Garufi, le PDG de NicOx, met en avant le potentiel du naproxcinod, le médicament phare de la société de biotechnologies. Le dirigeant fait remarquer qu’il n’existe plus qu’un seul médicament de marque sur le marché des anti-inflammatoires contre l’arthrite, contre six il y a quelques années, ce qui en fait un ‘terrain favorable pour conquérir des parts de marché’.
‘Nous attendons du Naproxcinod qu’il génère un chiffre d’affaires supérieur à un milliard de dollars par an’, répète Michele Garufi, qui souligne qu’il sera impossible à NicOx de financer les dépenses de commercialisation avec ses propres ressources.
Abordant le profil d’un éventuel partenaire, le PDG de NicOx évoque un acteur ‘bien implanté aux Etats-Unis’, le premier marché visé par le groupe, et un groupe prêt à signer un accord de co-marketing. En terme de calendrier NicOx souhaite signer un accord avant d’avoir déposer la demande d’autorisation de mise sur le marché aux Etats-Unis à l’été 2009, et estime que ses premières ventes de médicaments se feront fin 2010.
De plus, afin de commercialiser dans les meilleures conditions son médicament à fort potentiel le Naproxcinod, elle envisage la création d’une infrastructure spécifique pour la distribution, le marketing et la gestion des droits de ce dernier.
RECOMMANDATION
NicOx ne s’attend pas à ce que l’un de ces produits soit commercialisé au plus tôt avant 2010. Les besoins futurs en capitaux de la Société, le calendrier et le montant des dépenses et l’adéquation des capitaux disponibles dépendent d’une série de facteurs, notamment de sa trésorerie ou des équivalents de trésorerie disponibles ; de sa capacité à lever des fonds ; de sa capacité à conclure des nouveaux partenariats stratégiques.
Cependant les accords conclus avec Pfizer et Merck & Co marquent ainsi la reconnaissance internationale de l’expertise de la société Française. Pfizer a acheté l’exclusivité de l’utilisation de la technologie de NicOx dans le secteur de l’ophtalmologie. En ce qui concerne Merck, « l’accord couvre les dérivés libérateurs d’oxyde nitrique de plusieurs des principales catégories d’agents antihypertenseurs pour le traitement de l’hypertension, des troubles cardiovasculaires et autres pathologies associées ».
De plus Nicox parait bien armé pour l’avenir à condition bien sur qu’il n’y ait pas d’embuche pour une certification rapide du Naproxcinod. Cependant la valeur est très voir trop sensible, tant à la hausse qu’à la baisse, aux annonces faites sur son pipeline et malgré de bonnes perspectives nous restons à l’écart sur cette valeur.