Analyse Christian Dior

Connu dans le monde entier pour sa maison de haute couture, Christian Dior est avant tout le holding de contrôle du n° 1 mondial du luxe, LVMH, dont il détient 42,4% du capital et 60% des droits de vote. LVMH représente plus de 90% de ses actifs et la totalité de ses profits. Il intervient ainsi dans la vente de vins et spiritueux et la distribution sélective. Conséquence, ses résultats et son cours de son cours de Bourse sont fortement corrélés à ceux de sa filiale.
Le Groupe Arnault détient directement et indirectement 69,12% du capital et 81,92% des droits de vote de Christian dior.

La société holding est organisée autour de 7 pôles d’activités :
– vente d’articles de mode et de maroquinerie (32,4% du chiffre d’affaires) : notamment marques Louis Vuitton, Celine, Givenchy, Kenzo, Berluti, Pucci, Donna Karan et Fendi ;
– distribution sélective (24,2%) : activité assurée au travers de Sephora, DFS, Miami Cruiseline et Le Bon Marché ;
– vente de vins et de spiritueux (18,7%) : champagnes (Moët & Chandon, Mercier, Veuve Clicquot, etc. ; n° 1 mondial), vins (Cape Mentelle, Château D’Yquem, etc.), cognacs (notamment Hennessy ; n° 1 mondial), whisky (notamment Glenmorangie) ;
– vente de parfums et de produits cosmétiques (14,9%) : parfums (marques Christian Dior, Guerlain, Loewe, Kenzo, etc.), produits de maquillage (Make Up For Ever, Guerlain, Acqua di Parma, etc.), etc. ;
– vente de montres et de produits de joaillerie (4,7%) : marques Montres Dior, TAG Heuer, Chaumet, Zenith, etc. ;
– création, fabrication et vente d’articles de luxe (4,5% ; Christian Dior Couture) : produits de maroquinerie, de prêt à porter, bijoux, lunettes, etc.
– autres (0,7%).
La répartition géographique du chiffre d’affaires est la suivante : France (14,2%), Europe (23,6%), Japon (11,3%), Asie (18,5%), Etats-Unis (24,6%) et autres (7,7%).

INFORMATION FINANCIÈRE

Le Groupe Christian Dior enregistre, pour les neuf premiers mois de l’année, des ventes de
12,5 milliards d’euros, qui se traduisent par une croissance organique de 10 % par rapport à la
même période de 2007.

Le Groupe réalise au troisième trimestre 2008 une croissance organique de ses ventes de 6 % et affiche des ventes de 4,2 milliards d’euros malgré le contexte économique mondial et l’impact négatifs des effets de change . Cette performance est d’autant plus remarquable que la base de comparaison était très élevée au troisième trimestre 2007.

LVMH réalise des ventes de 11 959 millions d’euros sur les neuf premiers mois de 2008,
reflétant une croissance organique de 10 %. Louis Vuitton continue de réaliser une
performance exceptionnelle. Par groupe d’activités, l’évolution des ventes sur les 9 premiers mois est de + 5 % dans les « Vins & Spiritueux », + 12 % dans la « Mode & Maroquinerie », + 11 % dans les « Parfums & Cosmétiques », + 9 % pour les « Montres & Joaillerie » et + 11 % dans la « Distribution sélective »
Les ventes de Christian Dior Couture s’élèvent à 564 millions d’euros à fin septembre 2008,
en augmentation de 3,5 % à taux constants.

DIVIDENDES

Lors de l’Assemblée Générale du 15 mai 2008, Christian Dior a proposé un dividende de 1,61 euro par action, en hausse de 14 %. Un acompte sur dividende de 0,44 euro par action a été distribué le 3 décembre 2007. Le solde de 1,17 euro sera mis en paiement le 23 mai 2008.

A compter du 1er janvier 2008 les prélèvements sociaux (pour un taux global de 11%) sont prélevés à la source par l’établissement payeur. Ainsi s’agissant du solde du dividende 2007, les actionnaires personnes physiques résidentes fiscales françaises percevront donc un dividende net de prélèvements sociaux de 1,0413 euro le 23 mai 2008.

OBJECTIFS ET PERSPECTIVES

Le Groupe compte sur la puissance de ses marques et le formidable succès de ses produits
pour poursuivre sa dynamique de croissance malgré la crise économique et financière
actuelle. Le Groupe Christian Dior confirme son objectif d’une croissance sensible de ses
résultats en 2008.

La stratégie du groupe est axée sur trois thèmes majeurs:
– Lancement de nouveaux produits dans la poursuite du développement très haute de gamme de la marque
– Expansion du réseau concentrée sur les marchés à fort potentiel
– Optimisation de l’outil opérationnel

Après avoir été boostée durant quatre ans par des taux à deux chiffres, l’industrie du luxe doit désormais se préparer à encaisser son premier repli depuis six ans.
Ventes en berne, stagnation des prix, ouvertures de magasins reportées, le luxe, resté longtemps un havre de prospérité, commence à son tour à pâtir de la crise même si les entreprises annoncent des marges encore importantes dans les mois à venir.

Le luxe est une valeur cyclique, fortement dépendante de l’état de santé de l’économie mondiale et notamment de l’économie des zones américaine et japonaise. Cependant le ralentissement économique américain devrait peser davantage sur les griffes dédiées à la classe moyenne que sur celles qui sont plébiscitées par les riches clients. Des groupes comme LVMH , et ses marques telles que Gucci, Bottega Veneta et Yves Saint Laurent, devraient donc bien s’en sortir. Le groupe a d’ailleurs pu accroître ses prix en dollars en 2007 sans que ses ventes aux Etats-Unis en pâtissent.

RECOMMANDATION

Le groupe bénéficie de la notoriété et du prestige de sa marque. La diversification produit et géographique du groupe lui confère des qualités défensives malgré le fait que le groupe de Bernard Arnault a particulièrement souffert au Japon, un de ses marchés clés. De plus une part importante du chiffre d’affaires étant réalisée hors Europe, le titre est fortement dépendant des taux de change et notamment du yen et du dollar, actuellement faibles.
La politique active d’ouverture de magasins permet à Christian dior Couture de réaliser de très bonnes performances commerciales. Ainsi le nombre d’ouverture de magasin entre 1999 et 2007 a presque triplé.

LVMH représentant plus de 90% de ses actifs et la totalité de ses profits. Toute information ayant un impact sur LVMH aura les mêmes répercussions sur le titre Christian dior. Ainsi le cours reflète quasiment à l’identique les performances de sa filiale LVMH. L’action présente par ailleurs un intérêt spéculatif lié aux rumeurs récurrentes de fusion entre Dior et LVMH. En effet, le Groupe Arnault accroît au fil des ans sa participation dans le groupe de luxe via Dior et les faibles niveaux de cours actuels pourraient l’inciter à poursuivre ses achats. De quoi alimenter les spéculations et relancer l’intérêt pour la valeur. Dans l’hypothèse d’une fusion Dior-LVMH, la décote subie par Christian Dior en tant que holding devrait se réduire.

Au vu de ces différents points, nous conseillons d’acheter le titre Christian Dior, tout comme le consensus de marché.

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