Le 01/07/2011
1 euro = 1,4508 dollars
Depuis lundi, l’euro poursuit sa hausse face au dollar après une période de dépréciation en fin de semaine dernière. Le taux spot EUR/USD est en effet passé de 1,4155 dimanche 26 juin à 1,4508 aujourd’hui à 18h30.
Actualités
La publication du taux de chômage italien dans la matinée a probablement contribué à l’affaiblissement de l’euro constaté au cours de la journée. Cependant, le maintien du chômage européen autour des 9%, les chiffres du Michigan Consumer Sentiment Index et la baisse des dépenses de construction aux États-Unis ont conduit à une nouvelle dépréciation du dollar en fin de journée. L’augmentation plus importante que prévue de l’indice de fabrication ISM n’a pas permis de contrebalancer cette baisse.
Macroéconomie
L’adoption formelle hier, par le gouvernement grec, de mesures d’austérité supplémentaires contribue à maintenir l’euro par rapport au dollar en rassurant les investisseurs. Cette décision débloque, en effet, la dernière tranche d’aides de l’Union Européenne et du Fond Monétaire International tout en ouvrant la voie à un nouveau plan de soutien de l’économie grecque. De fait, l’optimisme des investisseurs, renforcé aujourd’hui par l’adoption par le parlement portugais d’un plan de rigueur, contribue au maintien de la monnaie unique au dessus du seuil des 1,45$. En outre l’appréciation du dollar la semaine dernière, suite aux déclarations de Ben Bernanke, président de la Fed, fut de courte durée. La monnaie américaine continue, en effet, de se déprécier par rapport à l’euro tandis que le QEII est bel et bien enterré.
Analyse théorique et risque
Si le climat est à l’optimisme en Europe, il ne faut pas oublier que la participation du secteur privée dans le sauvetage de l’économie grecque reste très aléatoire. L’efficacité de l’aide européenne n’est donc en aucun cas assurée et l’euro n’est pas à l’abri d’une dépréciation, d’autant plus que des prises de bénéfices sont fortement possibles et risque de ralentir l’appréciation de la monnaie unique. Néanmoins les cambistes, confortés par les déclarations de Jean-Claude Trichet, anticipent une hausse des taux de la BCE ce qui profite à la monnaie européenne. En restreignant l’offre de monnaie, une telle décision contribuerait à l’appréciation de la monnaie unique au détriment du dollar. En effet, les pays de la zone euro connaissent toujours une inflation relativement importante ce qui devrait conduire la BCE à réagir. Néanmoins, la reprise inattendue de l’activité manufacturière aux États-Unis pourrait ralentir l’appréciation de l’euro par rapport au dollar.
Calendrier de la semaine
La semaine prochaine sera riche en événements avec la publication de l’IPP mensuel, du PIB trimestriel européens et l’annonce par le BCE de ses taux directeurs. Cette annonce sera suivie d’une conférence de presse. En outre, de nombreux chiffres sur le chômage et l’emploi aux États-Unis seront révélés en fin de semaine. Dès lors, le taux de change EUR/USD pourrait fortement fluctuer au cours de la semaine.
Conclusion
Le climat d’optimisme, qui règne en Europe suite à l’adoption d’un plan de rigueur en Grèce et la probable hausse des taux directeurs de la BCE, devraient probablement contribuer à l’appréciation de l’euro face au dollar, surtout si le taux de chômage aux États-Unis augmente à nouveau comme cela s’était produit en juin.
Paul Hirel
Vanessa Dreyer